Émile Vignes (1896-1983) est un photographe landais originaire de la commune de Castets, dans le Marensin. Issu d’une famille d’agriculteurs – ses deux parents travaillant dans une métairie, il apprend très jeune le métier de gemmeur. Tandis que les jeunes hommes de sa génération sont appelés au front de la première guerre mondiale, il est réformé car jugé trop grand et trop maigre. Néanmoins, les clichés des poilus partis au combat qui reviennent à leur famille donne l’idée et l’envie de la photographie. Tout autodidacte qu’il soit, Émile Vignes connaissait le travail de ses prédécesseurs Félix Arnaudin (1844-1921) et Ferdinand Bernède (1869-1963) et se lance de lui-même dans la prise de vue. Son travail est apprécié dès le départ et on lui demande de nombreux clichés – portraits, mariages, etc. La photographie ne suffisant pas toujours, il développe en parallèle une activité d’épicier qu’il tient en famille à Castets. Marcheur contemplatif, il nourrit son activité de photographe avec des vues de paysages, des vues sociales des travailleurs landais, documente aussi bien le territoire et les traditions des Landes que les stations balnéaires qui connaissent un essor sur la "Côte d’Argent" telle qu’elle est baptisée par Maurice Martin (1861-1941). C’est véritablement à partir des années 1930 qu’il maîtrise la photographie et, surnommé le « Nadar du Pignadar », il raconte à travers ses photographies la vie familiale et villageoise des Landes à la manière d’un ethnographe. De même, il capture le paysage côtier et forestier de dunes, de pins, d’océans, d’étangs et de courants – dont une partie du fonds sert dès 1928 à la production de cartes postales qui connaissent le succès partout en France. De l’après-guerre 1945 jusque dans les années 1960, Émile Vignes est par ailleurs correspondant local pour les journaux régionaux (La Nouvelle République et Sud-Ouest) ce qui redouble la nécessité pour lui de couvrir les faits et les vies des environs de Castets. Il photographie notamment les événements incendiaires de 1949 qui ravagent la forêt des Landes, évoque les invasions de criquets et plus généralement la fin du monde agro-pastoral, photographie les gens au travail ou en représentation sociale à travers les célébrations et commémorations. Il poursuit son activité jusqu’à la fin de ses jours en 1983. L’ensemble de son fonds est légué par son fils à l’Écomusée de la Grande Lande.
La Galerie Bassam est à la recherche des photographies d’Émile Vignes.