edmond boissonnet

Edmond Boissonnet (1906-1995) est un peintre bordelais dont l’œuvre n’a cessé de dialoguer avec les courants picturaux du XXème siècle. À travers notamment de nombreuses relations nouées avec ses pairs tels que Pierre Molinier, André Lhote, ou encore Pierre Bonnard et Raoul Dufy qu’il rencontre au cours de ses années parisiennes, il est aujourd’hui reconnu comme l’une des figures majeures de la scène picturale bordelaise de son temps. D’abord formé à l’école des beaux-arts de Bordeaux en sculpture sur bois, il s’oriente vers la peinture et devient l’un des premiers sociétaires des « Artistes Indépendants Bordelais », association fondée en 1929 dont il devient l’un des représentants. Les années 1930 sont celles de la recherche et de l’ouverture du langage pictural d’Edmond Boissonnet qui voyage notamment en Espagne où il observe les œuvres du Greco et de Goya, puis traverse l’Italie en 1932 avant de se rendre à Paris juste avant la seconde guerre mondiale. Il participe d’ailleurs à la guerre et subit la détention en Allemagne – dont il ramène des œuvres à sa libération en 1942 aujourd’hui conservées au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. C’est au lendemain de ce désastre européen qu’il s’installe et travaille à Paris jusque dans les années 1960 et obtient alors de nombreuses distinctions. Il maintient toutefois une partie de son activité en Gironde où il a installé un atelier sur la presqu’île de Lège-Cap Ferret. Affilié aux peintres de la Seconde École de Paris, il formule alors une œuvre inspirée du style cubiste très en prise avec les recherches abstraites de l’époque. Il correspond avec les peintres Pignon, Bores, Sarthou, Lanskoy, rencontre Bissière dans le Lot, et présente ses œuvres dans les salons jusqu’à l’exposition de 1961 qui le consacre à la Maison de la pensée française (qui avait exposé précédemment Picasso, Lhote, Marquet et Bonnard). Cette exposition est une réussite dans la mesure où elle est vue par de nombreuses personnalités de l’art dont les critiques Jacques Lassaigne et Pierre Cabanne, tous deux élogieux au sujet de la peinture du bordelais. Les commandes publiques interviennent en parallèle de cette reconnaissance acquise dans les cercles culturels régionaux et nationaux. C’est à partir des années 1960, compte tenu des tendances picturales du Pop Art et des formes plastiques nouvelles offertes par « l’art contemporain », qu’Edmond Boissonnet étend son activité à la pratique du vitrail, de la mosaïque et également de la tapisserie et embrasse une peinture expressionniste dans laquelle transposer ses recherches de compositions et de couleurs. Les rythmes géométriques de l’œuvre de l’artiste s’adaptent aux différentes techniques, supports et matériaux utilisés. En 1971, il expose à la Galerie de Paris des œuvres largement consacrées par la critique qui rappellent notamment le langage de Kandinsky, avec des compositions abstraites, des aplats de couleurs mis en mouvement de manière organique, des formes minérales de couleurs terres et sombres projetées dans l’espace en se démarquant très nettement de ses œuvres cubistes antérieures. L’œuvre d’Edmond Boissonnet ne cesse d’offrir de nouvelles inclinaisons abstraites au regard, et la fin des années 1970 marque un tournant « fanstasmatique », ouvrant un chapitre plus psychanalytique de son œuvre et justifiant notamment l’insertion de formes figuratives, qu’il s’agisse de figures humaines, ou bien de paysages qui, bien qu’imaginaires, semblent plus lisibles que les compositions des décennies précédentes. La figuration se fait également autour des séries consacrées aux sports, notamment au rugby dont le peintre représente les corps en mouvement. Edmond Boissonnet peint et tisse jusqu’à sa mort en 1995 en continuant de donner à sa peinture une direction indépendante, au sens d’une recherche individuelle. En ce sens, l’exposition rétrospective du Musée des beaux-arts de Bordeaux organisée en 2006-2007 reprend le titre d’un tableau de Delacroix cher à l’artiste bordelais « Le combat avec l’ange », pour qualifier cette recherche d’absolu et la dimension spirituelle du chemin artistique d’Edmond Boissonnet.

 

La Galerie Bassam est à la recherche d’œuvres d’Edmond Boissonnet.

Léon Bopp Dupont Galerie Bassam Bordeaux Peinture Arcachon

Mosaïque (non titrée)

Edmond Boissonnet

Vers 1970

Décor sur mosaïque, provenance : résidence de l'artiste.